Centre Culture Régional
Dudelange opderschmelz

1a rue du centenaire
L-3475 Dudelange

05.05.2011

20h00
opderschmelz

Ouverture des portes à 19h30

Proches de John Zorn et de la scène d'avant-garde new-yorkaise, Sylvie Courvoisier et Mark Feldman se sont depuis 15 ans affranchis de l'ombre tutélaire de leur mentor, créant une oeuvre au carrefour de la musique de chambre et des musiques improvisées. Partenaire sur scène comme à la ville, la pianiste suisse et le violoniste américain se complètent à merveille, l'un prolongeant à l'archet les arpèges cristallins de l'autre, se répondant ou s'unissant pour développer les idées nées dans l'instant de leurs compositions ciselées. Dès lors, il fallait des musiciens de très haut niveau pour épauler ces deux virtuoses. C'est chose faite avec le jeune contrebassiste Thomas Morgan (Steve Coleman, Joey Baron) et surtout Gerry Hemingway, apparu aux débuts des années 80 et longtemps batteur favori d'Anthony Braxton. La pianiste suisse de renom Sylvie Courvoisier est une des plus remarquables représentantes de cette musique improvisée européenne qui doit autant au jazz qu’à la musique contemporaine. Son piano préparé a ainsi appris à parler plusieurs langues, toujours dans une polyrythmie qui doit beaucoup à sa science des classiques, du jazz d’avant-garde, de l’histoire de l’art, et à la recherche permanente autour du son et des tonalités. On remarque chez la Courvoisier un attachement au moindre bruit, à la musicalité qu’il y a toujours à en tirer, un sens du silence et du suspens, de la mise en musique de la respiration et du temps. Elle poursuit depuis plusieurs années ses collaborations notamment avec John Zorn, Mark Feldman, Joey Baron, Dave Douglas, Michel Godard et autres grands du jazz actuel. En tant que compositrice, elle a exécuté des œuvres de commande pour les salles de concert, la radio et le théâtre. Parmi ses compositions les plus importantes, on peut relever le "Concerto pour guitare électrique et orchestre de chambre" et "Balbutiements" pour quartette vocal et soprano. Mark Feldman, comme ses partenaires apparentés au microcosme du downtown new-yorkais, appartient à cette génération de musiciens nourrie d’expériences diverses, de Coltrane à Webern, d’Ornette Coleman à Stravinsky. De sa posture centrée sur l’ouverture et d’une maîtrise rare de l’instrument, Mark Feldman, en a tiré une souplesse et une grande mobilités musicales. Il apparaît aux côtés de Lee Konitz, Billy Hart, Tim Berne, Pharaoh Sanders, Joe Lovano, Ray Anderson, Bill Frisell. On l’entend plus récemment avec John Abercrombie, Wolfgang Puschnig et Richard Galliano. S’il s’est bâti au fil des ans une notoriété solide au sein des musiques de jazz, il n’en reste pas moins que le terrain de jeu privilégié de Mark Feldman s’est bâti autour de ses rencontres new-yorkaises et de deux labels : Tzadik (dans les groupes de Zorn, avec Roberto Rodriguez, et en solo), Winter & Winter, avec Dave Douglas, ou Uri Caine. Mark Feldman s’affirme discrètement, musicien de string quartet dans l’âme, tantôt noire tantôt bleue, parfois multicolore, sans doute aucun tournée vers l’autre, d’une souplesse virtuose et quasi féline.