À la lisière du film noir et du fantastique, « The Unknown », un sommet du cinéma muet, jouit dune réputation considérable auprès des cinéphiles. Plus encore que le film-culte Freaks, beaucoup le considèrent comme le chef-doeuvre de Tod Browning. Lhistoire abracadabrante mêle avec genie la passion à la cruauté, la poésie à lhorreur. Le cinéaste dresse le décor dun petit cirque perdu dans la banlieue et concentre son attention sur Alonzo (interprété dune façon hallucinante par Lon Chaney), saltimbanque qui feint dêtre un homme sans bras. Dévasté par son amour impossible pour une belle fille (jouée par la très jeune Joan Crawford) qui ne supporte pas le contact physique, il se fait réellement amputer les bras. Apprenant alors que celle-ci a un autre amant, il sombre dans la folie meurtrière.
Stephan Oliva, pianiste et compositeur, se fait remarquer dès le début des années 90 dans le domaine du jazz. La plupart de ses projets sont orientés sur les grands jazzmen Bill Evans, Lennie Tristano, et la musique de cinéma. Avec « The Ghosts of Bernard Herrmann », il a donné une magnifique relecture pour piano solo des musiques célèbres du grand compositeur de musiques de films (concert au CCRD « opderschmelz » le 1.10.2009). La carrière discographique de Stephan Oliva est régulièrement récompensée : Django dor-espoir 1992, Choc de lannée de Jazzman (1998, 2000, 2002, 2004), Prix Boris Vian de lAcadémie du jazz en 2002, Coup de coeur de lAcadémie Chales Cros 2004 etc. Stéphan Oliva a joué et enregistré avec e.a. Paul Motian, Marc Ducret, Joey Baron.
Il naura fallu que peu de temps au musicien strasbourgeois Jean-Marc Foltz pour simposer au tournant des années 2000 comme lun des clarinettistes les plus inspirés et novateurs de la riche scène jazz européenne. Ce styliste dexception, époustouflant de facilité technique et dintelligence musicale, possède un solide bagage théorique et une expérience poussée dans le domaine de la musique contemporaine. Stéphan Oliva, pianiste arpenteur et Jean-Marc Foltz, clarinettiste funambule jouent dans un dialogue savamment inspiré pour accompagner le film « The Unknown » en musique : motifs étirés, rythmes superposés, mélodies sinueuses poursuivies, façonnant
une musique en miroitements infimes et subtils jeux de textures