Antonin Tri Hoang, sax alto, clarinette, clarinette basse
Benjamin Dousteyssier, sax tenor & bariton
Sophie Bernardo, basson
Eivind LØnning, trompette
Fidel Fourneyron, trombone
Julien Desprez, guitare électrqiue
Eve Risser, piano, piano préparé, compostion
Fanny Lasfargues, basse
Sylvain Darrifourcq, batterie, percussions
Forte de son expérience de pianiste au sein de l’Orchestre National de Jazz pendant cinq ans, applaudie avec son duo Donkey Monkey, Eve Risser investit dans son goût pour la composition, la performance, l’arrangement et la direction d’orchestre. Avec sa dernière création, le White Desert Orchestra, elle vient de franchir un pas important en direction de la musique contemporaine. Nourri par le jazz, le talent rare de cette jeune musicienne s’est affirmé au fil de ces dernières années dans la scène créative européenne, et son langage personnel s’est imposé sur une large échelle internationale. Son orchestre est plus qu’un big band, plus qu’un tentet, il s’apparente à un ensemble qu’on pourrait appeler organique, tant il s’approche d’une certaine réinvention de la musique concrète par des moyens instrumentaux.
Bande originale sonore d’un film imaginaire, photographie musicale, tels sont les termes les plus souvent utilisés pour parler du projet d’Eve Risser. La nature sauvage des grands espaces américains, les grands vides et les silences obsédants de paysages d’une beauté effrayante donnent lieu à des textures musicales complexes, configurant une suite orchestrale tour à tour fragmentée et recomposée.
Loin à la fois des plages sonores de la New Wave et du minimalisme dans le vent, évitant les écueils et les angles durs d’une certaine idée dépassée de la musique contemporaine, la musique d’Eve Risser n’est pas dépourvue de chaleur, elle ne craint ni les sensations ni les sentiments. C’est une émotion nouvelle qui surgit du timbre et du phrasé de chacun des instruments qui tantôt s’entrechoquent violemment, tantôt harmonisent dans un élan métaphorique du grand spectacle contrasté de la nature, et nous amènent à une écoute physique plutôt qu’intellectuelle. Les climats, atmosphères et autres ambiances créés par cette musique, presque malgré elle, confinent à un grand poème universel dont l’onirisme et la puissante méditation ont trouvé une expression profondément originale.