Priest (Ron O’Neal) est un dealer de cocaïne à succès, comme en témoignent son bel appartement, ses exubérantes tenues, sa sublime voiture. Toutefois, il aspire à sortir du business et prévoit d'acheter de la cocaïne qu'il revendra pour empocher le gros bénéfice d’un million de dollars. Mais la branche la plus corrompue de la police se met en travers et Priest doit alors déployer tous ses talents pour parvenir à ses fins. Film emblématique de la blaxploitation, « Superfly » pourrait être une œuvre maudite de par sa morale ambiguë et sa prétendue glorification d’un dealer « sympathique ». En contrepoint du scénario et presqu’en discordance avec les images du film toutefois, la musique de Curtis Mayfield parvient à sauver le film du naufrage artistique. La magnifique partition, les textes lucides et les arrangements époustouflants font de la bande originale de « Superfly » une des plus grandes œuvres de la blaxploitation et de la musique noire américaine tout court. Son influence sur la musique d’aujourd’hui est incommensurable et même après quarante ans, le chef-d’œuvre du grand Curtis Mayfield n’a pas pris une ride.