Deux films emblématiques des années 1980.
L’un confirme le talent exceptionnel de Jim Jarmusch, franc-tireur attachant d’un cinéma américain qui tend à s’affranchir des grands studios.
L’autre est signé par Jacques Bral, un cinéaste toujours resté à part, et a apporté un ton résolument nouveau dans le cinéma français
18H00
Down By Law ( USA - 1986 - N/B - 107 min)
Written and directed by Jim Jarmusch
With Tom Waits, John Lurie, Roberto Benigni, Nicoletta Braschi, Ellen Barkin ...
Music: John Lurie and Tom Waits
Le disc-jockey Zack et le proxénète Jack se retrouvent en prison pour des crimes qu’ils n’ont pas commis, et partagent la cellule avec un Italien excentrique et exaspérant. C’est alors que le trio inégal décide de s’évader.
Orné d’une véritable collection de portraits de personnages singuliers, ce film au climat étrange capte, par une superbe photographie en noir et blanc, l’architecture lugubre de la Nouvelle-Orléans et le bayou poisseux de la Louisiane. Reconnu comme film culte des années 1980, Down By Law est constitué de longs plans-séquence qui forment autant de tableaux d'un univers glauque où nagent des âmes en perdition, des paumés désespérés par leur vie morne et sans issue. Comédie noire, souvent allègre pourtant, truffée de références, le film de Jarmusch se réclame autant du cinéma de Buster Keaton que des films noirs de John Huston ou Samuel Fuller.
20H30
Extérieur, Nuit (France - 1980 - couleur - 112 min)
Un film de Jacques Bral
Avec Christine Boisson, Gérard Lanvin, André Dussollier
Musique de Karl-Heinz Schäfer
Léo, musicien de jazz, s'installe chez Bony, un vieil ami écrivain. Tous deux font la connaissance de Cora, une jeune chauffeuse de taxi marginale et solitaire. Entre les trois se tissent, au fil des nuits, des rapports intenses, tendres et violents.
Film culte sur le désenchantement de la génération de Mai 68, « Extérieur, Nuit » est un témoignage frappant sur un temps à la fois proche et lointain. Dépourvu d’histoire mais pas de scénario, le film parcourt les rues nocturnes de Paris, suit les errances et les rencontres fortuites entre les personnages déboussolés, habités par le désarroi de ne pas vivre dans un monde conforme à leurs désirs. Sur un ton libre, réinventant presque à lui seul la Nouvelle Vague, Jacques Bral montre un Paris différent, tantôt chaleureux, tantôt fantomatique. La musique, du jazz-blues avec saxo langoureux, mâtiné de sonorités de tango déchirantes, accentue encore un climat teinté de romantisme noir.