Ruelles sombres, brouillard et pluie fine et le refuge illusoire des bars enfumés constituent la toile de fond, la mélancolie feutrée, la solitude et un désespoir élégant créent l'atmosphère des films noirs. Cette ambiance se trouve merveilleusement captée dans les deux albums signés à ce jour par Rue Protzer, guitariste allemand de génie qui, soutenu par la sonorité élégiaque et lyrique du flugelhorn d'Ack van Rooyen, réussit à recréer tout un univers noir musical avec un style personnel dépouillé. Cette tonalité apparemment relaxée, aux accents langoureux, constitue une sorte de prélude à la violence. Unanimement salué par la presse, le premier album "Quiet Motion" a trouvé ses adhérents inconditionnels en peu de temps. Le récent deuxième album "New York Blues" confirme avec éclat le génie musical de Rue Protzer. La musique de Rue de Paris se révèle être l'opium des cinéphiles et des amateurs de jazz hantés par les fantômes de Chet Baker et Wes Montgomery.