Féru de poésie classique et de littérature romantique et tourmentée, Jean-Louis Murat na jamais été un artiste très médiatisé. Tout au long dune carrière marquée par une exigence artistique implacable, il sest forgé une personnalité à part. La solitude et le voyage, la poésie et la musique, lindépendance et la liberté composent les angles dattaque dune oeuvre résolument à contre-courant des tendances à la mode. Après avoir fondé le groupe Clara, il fait ses débuts avec un album sorti en 1981, grâce à William Sheller. Mais les ventes de ses disques demeurent au plus bas pendant des années. Après « Murat » en 1982, et « Passions privées » en 1984, sa maison de disques rompt son contrat.
Puis en 1987, Murat a loccasion denregistrer chez Virgin « Si je devais manquer de toi », énorme succès qui le propulse enfin sur le devant de la scène. Il fait de nombreuses tournées et finit par séduire un public grandissant. Ses albums se suivent et ne se ressemblent pas, la diversité devient son image de marque, son style alambiqué intrigue mais fascine. Jean-Louis Murat a relevé le pari dêtre reconnu en tant quauteur, composi¬teur et interprète sans jamais se perdre dans la spirale des médias.
Pour son vingt-cinquième album « Le Cours ordinaire des choses », il fait une escapade américaine et enregistre à Nashville, sans pour autant être un grand fan de la musique country. La veine lyrique du chanteur prend ici une nouvelle ampleur. Murat évite les écueils dune production aseptisée, réussissant le tour de force de mêler ses envolées poétiques au vent de la plaine. //