Issu du monde trouble des déclassés et des petits voyous, natif des faubourgs miséreux, le tango argentin, danse canaille au départ, s’est fait de plus en plus grave avec le temps. Evoluant de la danse vers la chanson et la musique tout court, le tango est devenu la plainte de l’âme en peine, un cri de désespoir et de rage. Le tango exprime le mal de vivre, l’angoisse, la dérision, l’absurde et l’euphorie. Le tango est la musique noire du peuple argentin. Après s’être spécialisé dans le domaine électroacoustique, le compositeur et pianiste argentin Daniel almada explore l’univers trouble et fantomatique de l’Argentine urbaine d’aujourd’hui avec le projet Tango Crash, où se mêlent jazz, musiques électroniques et tango modernisé. Baila Querida, troisième album du groupe, révèle des compositions délirantes et inattendues. Tango Crash nous raconte des histoires argentines où se mêlent lumière tamisée et léger macabre. Basse souterraine, violoncelle tendre, bandonéon intense, batterie vénéneuse, piano majestueux, violon lyrique et percussions pointillistes définissent une trame instrumentale originale et complexe. Le tango crache et scratche, plein de virulentes intentions, à travers des effets électroacoustiques surprenants qui accentuent l’atmosphère fantastique de la musique.