Rouge fantôme
Dudelange, portrait de groupe avec dame, migrants et hauts-fourneaux
Corina Ciocârlie & Capybarabooks, 2024
Basée sur l’exploration d’un territoire mi-réel, mi-fictif, cette enquête littéraire invite le lecteur à (re)découvrir – photos d’archives et citations d’auteurs à l’appui – l’histoire du bassin minier luxembourgeois, à partir d’un lieu disparu du quartier Italien de Dudelange.
Au fil des pages et des générations de migrants qui s’y sont succédé, un jeu de piste se déploie par cercles concentriques autour du point zéro qu’est la statue en pierre d’une jeune femme aux amphores dont on a perdu la trace. Avec ses cheveux ondulés et sa silhouette gracieuse, cette déesse romaine débarquée en terre luxembourgeoise aimantait les regards et attirait tous ceux qui, pour une raison ou une autre – mariage, portrait de couple, dimanche en famille –, souhaitaient être « immortalisés » dans le jardin du café Rossi.
Un café entre-temps démoli, sis dans une rue dont le nom – Gare-Usines – résume à lui seul l’histoire d’une ville – Dudelange – située au milieu de l’archipel des anges – Differdange, Rumelange, Schifflange & Co – et jumelée avec des villes des quatre coins du Vieux Continent : Feltre en Italie, Manom en France, Lauenburg en Allemagne, Lębork en Pologne, Arganil au Portugal, Berane au Monténégro.