Avec Denis Jousselin
Mise en scène: Sophie Langevin
Scénographie: François Dickes
Création sonore: André Dziezuk
Création Lumières: David Debrinay
Régie: Fabrizio Leva
Production: Marja-Leena Junker
Une Production du Théâtre du Centaure de Luxembourg
avec le soutien de La Ville de Luxembourg, du Ministère de la Culture et du Fonds Culturel National
Un homme parle. Il fait nuit, il pleut, il est dans la rue. Quelqu’un croise sa route et provoque sa parole. Il dit ses désirs, ses errances, sa vie de zones ou se croisent putes et loubards, écorchés de la vie et loulous trop fragiles. Le désir de la rencontre et du partage va le faire parler une heure et quinze minutes.
Vingt ans que B.M Koltès est mort et pourtant son théâtre basé sur une recherche permanente de la communication entre les hommes résonne sans aucune mesure dans la tragédie de l’être du xxème siècle.
« La nuit juste avant les forêts » est une magnifique prise de parole intime et organique d’un homme à la dérive.
Bernard-Marie Koltès est né dans une famille bourgeoise de Metz. Dès sa jeunesse il est ancré dans la révolte (à l’image de celle de Jean Genet). Il voit, à l’âge de vingt ans, Maria Casarès dans Médée. Il rencontre Hubert Gignoux, alors directeur du TNS Théâtre national de Strasbourg, qui lui propose d’intégrer l’école du TNS ; il y entre en section scénographie, puis y réalise une dizaine de mises en scène. Il commence alors à écrire pour le théâtre. En 1970, il monte sa propre troupe de théâtre, le « Théâtre du Quai » et écrit L’Héritage que Maria Casarès lit pour la radio. Entre un passage au Parti communiste français (1974-1978), de nombreux voyages en Amérique latine, en Afrique et à New York, Koltès écrit de nombreuses pièces comme, le long monologue écrit pour Yves Ferry La Nuit juste avant les forêts, qui est montée en off au Festival d’Avignon en 1977. Son théâtre, en rupture avec la génération précédente du théâtre de l’absurde, est une recherche permanente sur la communication entre les hommes. Au début des années 1980, il rencontre Patrice Chéreau qui devient son metteur en scène. Il crée au Théâtre de Amandiers de Nanterre, Combat de nègre et de chiens, Quai Ouest en 1986, puis trois versions de Dans la solitude des champs de coton. Chéreau créera encore Le Retour au désert, en 1988, peu avant la disparition de Koltès.
Kulturpass bienvenu - Kulturpass willkommen!
« Le jeune homme que fait parler Koltès, jeune frère de Rimbaud et de Genet, tente de retenir, en usant de tous les mots dont il dispose, un inconnu qu'il a abordé dans la rue un soir où il était seul, seul à en mourir. Il parle, il parle aussi frénétiquement qu'il ferait l'amour, il crie son univers : ces banlieues où l'on traîne sans travailler et où pourtant l'usine guette, ces rues où l'on cherche un être ou une chambre pour une nuit, ou un fragment de nuit, où l'on se cogne à des loubards partant à la chasse aux ratons, aux pédés, un univers nocturne où il est l'étranger, l'orphelin, et qu'il fuit en se cognant partout dans sa difficulté d'être et sa fureur de vivre. C'est admirable : un texte superbe, sans littérature... » Gilles Sandier (Le Matin) |