Centre Culture Régional
Dudelange opderschmelz

1a rue du centenaire
L-3475 Dudelange

19.10.2010

20h00
opderschmelz

Ouverture des portes à 19h30

CE CONCERT REMPLACE CELUI D'ASTILLERO DONT LA TOURNEE A MALHEUREUSEMENT ETE ANNULEE! Issu du monde trouble des déclassés et des petits voyous, natif des bordels miteux et des faubourgs mystérieux, le tango argentin, danse canaille au départ, s’est fait de plus en plus grave avec le temps. Evoluant de la danse vers la chanson et la musique tout court, le tango est devenu la plainte de l’âme en peine, un cri de désespoir et de rage. Le tango exprime le mal de vivre, l’angoisse, la dérision, l’absurde et l’euphorie. Le tango est la musique noire du peuple argentin. Le Dernier Tango à Paris, peut-être le véritable chef-d’œuvre de Bernardo Bertolucci, a profondément marqué le cinéma des années 1970 à plus d’un titre, surtout par le parfum de scandale qui l’a accompagné, véhiculé non seulement par les scènes érotiques (jugées pornographiques par l’Italie, qui finit par l’interdire), mais aussi par la philosophie profondément nihiliste. Son esthétisme sulfureux fascine encore aujourd’hui : l’éclairage, la photographie et le montage créent l’atmosphère spécifique de ce film désespéré, noir et émouvant sur lequel ses interprètes principaux Marlon Brando et Maria Schneider, tous les deux extraordinaires, ont avec grand courage risqué leur carrière. Le film de Bertolucci n’est pas un film sur le tango, mais une oeuvre qui par des moyens cinématographiques adopte le rythme et l’essence de cette musique rebelle, provocatrice et érotique comme fil rouge de son récit. Bertolucci avait demandé au grand saxophoniste de jazz argentin Gato Barbieri de composer la musique de son film. Barbieri a conçu une musique inoubliable dont la mélodie langoureuse et féroce hante encore longtemps les esprits. Le projet de l’ensemble néerlandais I Compani s’attache à recréer librement la musique de Gato Barbieri dans des arrangements de Loek Dikker (lui-même compositeur de nombreuses musiques de film), sur fond de projection de larges extraits du film de Bertolucci, en l’enrichissant de compositions supplémentaires inspirées par la partition originale. Le leader et saxophoniste Bo van de Graaf, se mettant à la place de Gato Barbieri, parvient à adopter le style déchirant ce celui-ci en produisant cette sonorité épaisse rauque et agressive si caractéristique du grand jazzman argentin. La musique opulente des Compani est à la fois un hommage à une époque révolue mais toujours présente, et une brillante démonstration de Tango Nuevo européen.